La sécurité est devenue au fil du temps un des problèmes majeurs de nos sociétés.
Elle est un des principaux devoirs régaliens de l’Etat qui peine à trouver l’équilibre optimal entre prévention et répression.
A Genève, fait rarissime, la police a plusieurs fois fait grève et manifesté ces dernières années. Parmi leurs plaintes on relevait surtout la médiocrité de leur qualité de travail, les heures supplémentaires, le manque d’effectifs et surtout les incohérences du système judiciaire qui réduit leurs efforts à néant en relâchant systématiquement des criminels pour manque de preuve ou plus simplement en raison de la surpopulation dans les prisons.
Rien de plus dévastateur pour l’ambiance de travail. Les policiers deviennent cyniques.
Les efforts qui ont été consentis pour former les agents aux aspects psychologiques dans le traitement des cas ont permis d’améliorer considérablement l’image de la police auprès de la population. Il serait très dommage que ces résultats soient remis en question par une démotivation des troupes qui perdent de vue les objectifs d’une justice de plus en plus complexe et controversée.
L’augmentation de la part de travail administratif qui se fait au détriment de la présence sur le terrain est un autre facteur de démobilisation. Qui augmente d’autant plus le sentiment d’inefficacité.
La population a le sentiment que la police ne s’occupe que de cas mineurs ou de brimades envers les automobilistes alors que les dealers et autres criminels en col blanc courent les rues ou font partie de réseaux mafieux de haut vol qui semblent intouchables.
La présence policière dans les rues est indispensable non seulement par son rôle préventif mais aussi par le sentiment rassurant qu’elle propose aux citoyens.
La Suisse, et Genève, sont devenus des ilots de richesses considérables dans le monde et attirent de grandes fortunes par leur attractivité en matière fiscale.
Forcément, le corolaire est la venue sensible de criminels en tous genres qui profitent de la candeur des suisses et de la clémence de nos tribunaux.
Il est donc important de donner une image forte et non complaisante de la police et de la justice dans notre pays.
Cependant, il est malsain de développer outre mesure le sentiment d’insécurité auprès de la population.
En développant un sentiment paranoïaque d’insécurité on augmente la vulnérabilité et on encourage un criminel potentiel à passer à l’acte.
Les médias qui recherchent du scoop et de la sensation ont un peu trop tendance à surfer sur cette vague en accentuant le trait parfois de manière caricaturale alors que les chiffres tendent à démontrer que la criminalité est stable, voire même en régression dans les cas lourds.