La politique en matière de drogues est une question nationale voire internationale.
Il est donc aussi vain qu’inutile de vouloir traiter de ce sujet au niveau local sauf en ce qui concerne la meilleure manière d’appliquer les 4 piliers que sont la prévention, la thérapie, la réduction des risques et la répression et régulation du marché.
Cette politique a prouvé une certaine efficacité particulièrement sur la diminution des décès, la réduction de la criminalité, l’amélioration de la santé des toxico-dépendants et la diminution des scènes ouvertes.
La Suisse est plutôt avant-gardiste dans le domaine et sert d’exemple pour d’autres nations. Nous devons cette avancée à Ruth Dreifuss qui a mis en place la politique des 4 piliers et qui continue son combat alors qu’elle est à la retraite, afin de rendre la lutte contre les stupéfiants plus humaine. Ainsi, c’est au nouveau titre de membre de la Commission globale sur les politiques en matière de drogues au niveau international, présidée par l’ancien président brésilien Fernando Henrique Cardoso qu’elle milite, notamment avec Kofi Annan, Louise Arbour et Richard Branson, pour décriminaliser la consommation des drogues. Ensemble, ils estiment qu’il ne s’agit pas de transformer l’Etat en dealer, mais de contrôler et de mettre en place le marché. L’abandonner aux mains de criminels, c’est encourager la violence.
La population suisse n’est pas prête pour faire ce pas et elle a refusé des initiatives qui allaient dans ce sens en 2004 et 2008.
Pourtant c’est devenu une préoccupation majeure pour une bonne partie de la population par le sentiment d’insécurité que ces dealers instillent, même si ce sentiment n’est que rarement validé par des agression envers les citoyens qui ne sont pas concernés.
Les violences s’exercent entre les acteurs des scènes de la drogue.
Les produits qui modifient les états de conscience ont toujours existé et ont parfois rendu d’excellents services.
En interdire certains sur des critères discutables ne produit pas les effets escomptés et ne permet pas de responsabiliser l’individu.
A l’instar de l’enfant qui devra se brûler pour comprendre les mises en garde de ses parents sur les dangers du feu, tant qu’un individu n’aura pas testé ses limites il sera toujours tenté de transgresser les interdits.
Alcool, tabac et médicaments.
Il n’est pas nécessaire de faire de longues recherches pour vérifier que l’alcool et le tabac font partie des drogues les plus dévastatrices sur terre. Elles sont pourtant légales.
Quelle hypocrisie d’inscrire en grosses lettres les risques encourus par un fumeur sur son paquet de clopes tout en encaissant de juteuses taxes.
Que penser des tentatives désespérées de juguler la tendance des jeunes à organiser des “bottelòn”, soit des beuveries express avec des cocktails explosifs ? Ou envoyer quantité d’inspecteurs dans les 7/7 pour s’assurer qu’ils ne vendent pas d’alcool aux mineurs ?
Qu’avons-nous appris des années de prohibition aux Etats-Unis avec la lutte contre les mafieux tels qu’Al Capone qui se sont créés des empires par le simple trafic d’alcool ?
Combien d’individus à travers le monde sont-ils dépendants de médicaments parfois très puissants tels que des neuroleptiques souvent disponibles sans ordonnance ?