Quelle couleur ?

Lors de ma première visite auprès de la société “Plusproduit” que jʼai choisie pour développer mon site internet de candidat, on mʼa demandé quelle couleur je voulais afficher. Je pensais à une couleur au sens figuré, mais non, il sʼagissait bien de choisir une couleur avec soin car elle définirait ma tendance politique.

Cʼest bien entendu une évidence. Pour lʼélecteur il sʼagit de connaitre les tendances et, bien que certains ne se prétendent ni de gauche, ni de droite, chaque candidat se place à une position bien définie dans ce spectre.

Jʼai donc choisi le bleu. Pourquoi ?
La première vertu que jʼai toujours défendue dans ma vie, cʼest la liberté. Un grand mot vous me direz, quʼun pavé ne suffirait pas à traiter. Pourtant, puisquʼil faut se définir dans le spectre politique, cʼest bien des libéraux que je mʼapproche le plus, mais pas trop tels quʼon les connait aujourdʼhui dans notre canton.

En effet, la droite libérale, et maintenant radicale, focalise sur elle toutes les dérives dʼun capitalisme sauvage qui justifie de faire de lʼargent avec de lʼargent sans valeur ajoutée. Qui plus est, sans socle philosophique et dans lʼoubli dʼun humanisme qui était pourtant bien présent à lʼheure de gloire des libéraux genevois dans les années 70.

Ma vision politique se situe donc à droite de lʼéchiquier, je me visualise comme un libéral qui sʼappuie sur une base humaniste pour une vision plutôt libertaire de la société. Je pars du principe que les élans de solidarités ne peuvent réellement porter des effets que sʼils sont librement consentis. Pour parvenir à ce niveau de conscience qui implique la reconnaissance que le bonheur ne pourra être atteint que lorsque tous y auront droit, il sʼagit dʼoffrir lʼaccès à lʼéducation au plus grand nombre. Mais toujours librement consenti, ce doit être une aspiration. Je pense donc que l'accès à l'éducation et à la culture fait partie des tâches les plus importantes de l'Etat.

Les notions dʼuniversalité ainsi que le caractère unique et irremplaçable de chaque individu, ne sont accessibles que lorsque lʼon a pris conscience de notre place dans lʼunivers, tant spatiale que temporelle. Je rêve dʼintroduire plus de sagesse et de philosophie en politique au travers de disciplines telles que la métaphysique, lʼéthique et lʼesthétique. De manière pragmatique et accessible. Pour permettre de gagner sa liberté.

 

Moins dʼEtat

Un Etat trop présent, paternaliste et re-distributeur ne provoque pas seulement des injustices mais dénigre le potentiel créatif des citoyens. Tant que les objectifs ne seront pas librement choisis et atteints par lʼeffort et la grâce dʼun
investissement personnel, ils perdront leur valeur et même leur sens.

LʼEtat doit donc maigrir et se limiter à ses prérogatives régaliennes qui ne peuvent être exercées par le privé. Si lʼEtat continue à gérer des entreprises, alors il doit le faire de manière profitable et concurrentielle par rapport au privé sans être subventionné par lʼimpôt. Il devient un acteur égal qui offre un service sans avantage qui fausserait les règles du marché par une concurrence déloyale.

 

Propriété privée

De nos jours, la très grande majorité des humains est favorable au concept de propriété privée. Peut-être à tort puisque nous ne sommes que de passage et que les biens dont nous jouissons ne nous sont que prêtés pour un moment. Pourtant cʼest lʼoption que nos sociétés ont choisie.

Mais où commence la propriété privée ? Peut-être déjà avec son propre corps qui nous appartient et dont personne ne peut jouir sans notre accord. Puis avec notre besoin atavique de sécurité. Un toit, un boulot, une femme, une famille, etc.

Tant que cette valeur sera aussi largement partagée, le capitalisme restera le meilleur système que nous ayons trouvé pour satisfaire à ce besoin. Il nous faudra pourtant trouver le moyen de minimiser ses effets pervers, les excès qui mettent en péril sa validation.

 

Responsabilité personnelle

Lʼindividu a besoin dʼêtre valorisé, de croire en son potentiel et sa raison dʼêtre. Il dispose de droits et de devoirs qui ne doivent pas lui être imposés mais au contraire quʼil doit pouvoir appréhender et valider librement par sa compréhension, par son esprit discriminant. Les objectifs atteints par un investissement personnel sont infiniment plus gratifiants et contribuent à la formation de la personnalité.

 

Socialisme volontaire

Une solidarité contrainte ne sert pratiquement à rien si ce nʼest à exacerber lʼinventivité pour la contourner. Les individus se sentent spoliés de biens difficilement acquis. La répartition ou la redistribution des biens est forcément inéquitable et injuste même si elle répond à un besoin louable d'aider le prochain. Il faut avoir pour pouvoir donner.

 

Entre idéal et pragmatisme

Lʼimperfection fait partie de la perfection de la création à laquelle elle donne le mouvement. Tendre vers un objectif, rechercher le mieux, visualiser un idéal est un moteur. Cʼest la vie. Lʼart politique réside dans la capacité à se diriger vers cet objectif en respectant un rythme qui soit accessible au plus grand nombre en fonction des époques et des moyens à disposition.

 

Anarcho-capitalisme versus minarchisme ou objectivisme ?

Le libertarisme se subdivise en plusieurs écoles, plusieurs teintes ou nuances qui déclinent une conception plus ou moins intégriste du même concept dʼun Etat frugal à une variante plus étendue des pouvoirs régaliens. En Suisse, nous ne sommes pas des extrémistes et il serait parfaitement illusoire dʼimaginer un Etat réduit à sa portion la plus congrue.

Fidèle à son étymologie, lʼanarcho-capitalisme considère lʼexistence même de lʼEtat comme illégitime.

Le minarchisme ne va pas aussi loin et se contente de prôner la variante dʼun Etat minimal.

Lʼobjectivisme met lʼaccent sur le caractère philosophique plus quʼidéologique du libertarisme.

Si je peux comprendre et cautionner une certaine forme dʼobjectivisme, je ne puis envisager un Etat qui ne serait quʼune police assurant la sécurité intérieure et extérieure et le protecteur de la propriété privée. Pourtant il faudra au minimum se résoudre à optimiser les services, supprimer les doublons, les échelons inutiles et permettre aux fonctionnaires plus de mobilité interdépartementale, de la flexibilité pour pouvoir optimiser les ressources des divers services en temps réel, avec une grande réactivité.

Alors lʼEtat sera fort et sain, donc efficace.

19 mars 2013