Quelle police pour assurer la sécurité des citoyens ?

Enfin un magistrat compétent pour assurer la première tâche de l'Etat : la sécurité des citoyens.

Espérons que ce capitaine à l'armée gardera ce département encore un moment.

 

Fusion des polices

Police cantonale et municipale, doublons ?

Le débat fait rage. Aujourd'hui, pour ne donner qu'un exemple, les Neuchâtelois se sont offusqués devant la déclaration de Mme De Quattro, ministre en charge de la sécurité dans le canton de Vaud, de vouloir organiser des synergies entre les polices romandes. Certes, elle a fait une gaffe en ne s'assurant pas du soutient de principe des différents magistrats cantonaux, mais est-ce suffisant pour stigmatiser une volonté affichée depuis belle lurette ?

L'esprit de clocher prévaut et chacun tire la couverture à soi. La criminalité ne s'encombre pas de tels principes. Elle s'exporte et sans coopération communale, cantonale, nationale et internationale, nous pouvons être sûrs que les truands auront toujours une longueur d'avance.

Nous subissons les mêmes travers au niveau du canton. La polémique enfle sitôt qu'on envisage sérieusement une fusion des polices. Faut-il armer des agents municipaux ? Pour quels résultats ? Et avec quelle formation ?

La police genevoise semble fière de sa prérogative et entend bien la préserver. Mais est-ce une saine motivation ? J'en doute.

De là à favoriser une police municipale armée, il y a un pas que je ne suis pas prêt de franchir. Pour plusieurs raisons.

- L'arme n'est pas dissuasive car son emploi est exceptionnel

- La gestion de l'arsenal est conséquente et coûteuse

- Les cours qui assurent une utilisation optimale, psychologique et pratique, sont coûteux.

- Un garde municipal peut accéder à la fonction de policier moyennant une formation adéquate qui justifierait un port d'arme.

- Un bâton remplace avantageusement une arme. La police indienne est très impressionnante avec ses bâtons que les agents utilisent sans réticence.

En conclusion, s'il ne m'apparait pas judicieux de fusionner les deux types de police, je pense qu'une meilleure collaboration s'impose. Notamment au travers des outils informatiques qui permettent de partager les données.

Les propositions de Monsieur Guéniat, chef de la police de Neuchâtel, me semblent éminemment intelligentes. Si elles ont été mal relayées par le politique et Mme de Quattro en l'occurrence, ce n'est pas une raison pour les minimiser. Les accords de Dublin ont consacré la collaboration  entre les pays d'Europe, la Suisse a ratifié ces  positions. Il serait parfaitement incompréhensible que nous ne soyons pas capable d'implémenter de tels accords au niveau national, voire pour la Suisse romande au minimum.

 

Gardes frontières

Comment entretenir la motivation de la protection de nos frontières alors qu'elles ne sont presque plus que virtuelles ? Comment justifier les gardes-frontières alors que nos voisins ont déserté les postes de douanes ? La Suisse se considère-t-elle comme une île au milieu de l'Europe ? Et entend-elle se protéger et contrôler les passages aux douanes ?

Lorsque nous aurons répondu à ces questions alors pourrons-nous tracer des pistes crédibles, cohérentes.

Personnellement, je trouve que nos préoccupations devraient pour le moins être relativisées en regard des drames fréquents qui se déroulent dans le monde dans le domaine des migrations. Combien d'embarcations ont coulé dans l'espoir vain de rejoindre un monde meilleur ? Combien de victimes désespérées qui ont tenté en dernier recours de quitter tout ce qui avait un semblant de valeur pour elles ?

Aujourd'hui, dans le monde dans lequel nous vivons, la frontière est incontournable. Elle est la garante de la liberté de communautés diverses qui entendent défendre leur particularismes. Je pense que c'est très sain. La diversité est richesse inspirante et incite au respect.

Mais ces frontières tendent à s'estomper au rythme de la mondialisation. Il faudra s'adapter, faire preuve de souplesse, de flexibilité et finalement d'empathie puisque, au fond, nos besoins fondamentaux sont identiques.

 

Police administrative ou de terrain ?

Comment motiver les troupes si leur quotidien se limite à taper à l'ordinateur des rapports de plaintes ? La police doit être sur le terrain. Sa présence est rassurante pour la population.

J'ai le sentiment que notre police a fait de considérables efforts pour améliorer son image auprès de la population. A tel point qu'elle en est devenue presque impuissante tellement elle se préoccupe de la légalité de ses interventions. L'arme n'est pour ainsi dire plus utilisée. Qui oserait ? La mise en place des îlotiers, agents de proximité qui désamorcent les conflits potentiels est un indéniable progrès. La dernière création d'une brigade d'intervention rapide destinée à prendre les criminels en flagrant délit nous montre à quel point elle est indispensable. Même si les prisons débordent.

Voilà ce qu'il faut encourager. Une police active et très réactive. Avec des moyens et de la reconnaissance. La sécurité est un des rôles incontournables et inestimables de l'Etat. Pour être efficaces, les policiers doivent pouvoir être soutenus par un staff administratif qui n'a pas besoin des compétences d'un agent de la force publique. Il faut donc engager du personnel administratif pour soulager nos policiers qui retrouveraient du sens dans leur activité professionnelle en étant présents sur le terrain.

 

Présence et postes de police

Démobilistion des agents

Il est parfaitement décourageant de pratiquer le métier de policier si chaque fois qu'ils interpellent un délinquant, ils le retrouvent dans la rue le lendemain. Le système judiciaire semble débordé, les prisons de même, si bien que les policiers ont le sentiment de  travailler pour rien. Ils se démobilisent et perdent leur foi initiale qui consistait à assurer la sécurité des citoyens. C'est dramatique et on peut s'attendre à toutes sortes de dérives de la part d'agents en perte de repères.

Peu de postes ouverts le soir

Le manque de ressources incite nos élus à sabrer dans les budgets. Il y a pourtant une limite à ne pas dépasser sinon on risque de perdre le sens même de la fonction, vider de sa substance le principe fondamental de la protection de la population. Comment justifier la fermeture des postes de police ? Aujourd'hui, un citoyen agressé à presque autant de chance de trouver un policier disponible que de gagner à l'Euromillion. C'est inacceptable. Surtout à notre époque qui nous permet de disposer d'outils informatiques de communication de pointe. A mon avis, la réponse à ce déficit se trouve dans la démobilisation des agents. Ils n'y croient plus, ils n'ont plus envie. Leur métier n'est plus une vocation. La population les méprise et ce n'est pas faute d'essayer de présenter une image favorable.

Peu de visibilité de  présence

On pourrait penser qu'une ville sans police est une ville bénie. Une présence policière trop conséquente donne immédiatement l'impression de danger. Et pourtant, il est avéré qu'une simple présence policière dans la rue est dissuasive. Nos agents ont suivi des formations de gestion psychologique des individus et les dérives sont de l'ordre de l'exception dans notre pays. Qu'attendons-nous pour favoriser ces patrouilles, qu'elles soient à pied, en roller, à vélo, en scooter ou en voiture. La police est là pour nous, elle permet de prévenir, d'anticiper et finalement de réagir lorsque c'est nécessaire.

13 mai 2013